Grèce

Publié le par Nicolas

En dépit des réformes visant à remédier aux lacunes chroniques, le système d’asile et d’accueil déficient de la Grèce s’est détérioré. Bien que le nombre d’arrivées par voie maritime ait diminué à la suite de l’accord entre l’UE et la Turquie, la fermeture des frontières le long de la route des Balkans empêchant les demandeurs d’asile de quitter le pays, la solidarité limitée des autres gouvernements de l’UE et les arrivées qui continuent par la mer ont bloqué plus de 60 000 demandeurs d’asile et de migrants dans le pays. Les milliers de personnes arrivées après l’accord entre l’UE et la Turquie ont été confinées sur les îles de la mer Égée, souvent dans des centres de rétention, tandis que des dizaines de milliers d’autres sont confrontées à des conditions effroyables partout dans le pays. À la mi-novembre, seuls 5 654 demandeurs d’asile sur les 66 400 initialement prévus avaient été relocalisés à partir de la Grèce dans d’autres pays de l’UE, alors même que la Commission européenne faisait pression sur la Grèce pour qu’elle commence à accepter, en vertu du règlement de Dublin, le retour de demandeurs d’asile qui avaient transité par le pays. Une loi grecque adoptée en avril pour faciliter la mise en œuvre de l’accord entre l’UE et la Turquie prévoit l’examen accéléré de la recevabilité des demandes d’asile afin de déterminer si les demandeurs d’asile peuvent être renvoyés en toute sécurité vers la Turquie pour y obtenir une protection temporaire ou pour que le bien-fondé de leur demande y soit examiné. Seuls 12 demandeurs d’asile ont vu leur demande être jugée irrecevable en appel, mais aucun n’avait été expulsé vers la Turquie. Un Syrien au moins conteste actuellement la décision devant la plus haute juridiction grecque, le Conseil d’État. Plus de 700 personnes ont été renvoyées en Turquie en vertu de l’accord après que leurs plaintes eurent été examinées en Grèce dans le cadre d’une procédure frontalière accélérée et eurent été rejetées sur le fond, ou parce qu’elles n’avaient pas introduit de demande d’asile ou avaient accepté de retourner en Turquie volontairement. La plupart des demandeurs d’asile qui ont rejoint le territoire grec sont arrivés par les îles de la mer Égée et ont été canalisés dans des centres d’enregistrement des demandeurs d’asile mandatés par l’UE et connus sous le nom de « hotspots ». Plus de 16 000 demandeurs d’asile et de migrants hébergés dans les hotspots des îles grecques sont confrontés à des conditions de rétention et d’accueil déplorables, notamment à de graves problèmes de surpopulation, à d’importantes pénuries d’abris de base, à l’insalubrité et au manque d’hygiène. Les femmes, les enfants et les personnes en situation de handicap se trouvent particulièrement affectés. Les longues files d’attente pour recevoir de la nourriture de piètre qualité, la mauvaise gestion et l’absence d’informations ont contribué à créer une atmosphère de chaos et d’instabilité. Des disputes se sont produites fréquemment, en particulier dans les files d’attente pour la distribution de nourriture, parfois sans que la police n’intervienne, alors que les femmes et les filles étaient exposées au harcèlement sexuel et à la violence. Les autorités grecques ont été critiquées pour leur incapacité à mettre en place des systèmes qui permettraient le versement intégral de l’aide de l’UE pour améliorer les conditions d’accueil.

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