Réformer la formation professionnelle

Publié le par Nicolas

Après l’apprentissage et l’assurance-chômage, Muriel Pénicaud a jeté les bases de la réforme de la formation professionnelle en présentant, lundi 5 mars, douze mesures concrètes pour les actifs et les entreprises ainsi que les contours d’une gouvernance revisitée. « Nous avons repris l’esprit du texte des partenaires sociaux en ajoutant une réforme systémique » a déclaré la ministre du Travail. Ce dernier volet complète ainsi les contours du projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » qui sera présenté mi-avril en conseil des ministres. Rejeté par les partenaires sociaux dans leur Accord national interprofessionnel (Ani) du 22 février, le principe de monétisation du CPF a été repris par le ministère du Travail. Autre levier essentiel dans l’accompagnement des salariés, le conseil en évolution professionnelle (CEP) sera déployé par un opérateur sélectionné dans chaque région sur appel d’offres. Trois mesures visent à simplifier les règles imposées aux entreprises en matière de formation. La collecte automatique par les Urssaff de leur contribution formation ne nécessitera plus aucune démarche administrative. La contrainte de distinguer dans le plan de formation différentes catégories selon la finalité de la formation sera supprimée et la définition de l’action de formation sera élargie afin de tenir compte des nouvelles modalités pédagogiques et des innovations technologiques. Le ministère du Travail renforce encore la solidarité financière des grandes entreprises vers les TPE PME. Le plan de formation de ces dernières sera financé par une contribution dédiée et totalement réservée aux entreprises de moins de 50 salariés. C’est au niveau de l’architecture de la gouvernance que la réforme présentée par la ministre du Travail va le plus loin. « Nous voulons mener une simplification rigoureuse », confirme Muriel Pénicaud. ]). Trois collèges y seront représentés : l’État, les partenaires sociaux et les Régions. Muriel Pénicaud a également précisé que des discussions entre les différentes parties prenantes de la formation professionnelle seront menées tout au long du mois de mars afin d’organiser et de séquencer ces transformations.  L'exigence d'entraide et de solidarité plus forte. Chez nous, ceux qui travaillent financent les pensions des retraités. Chez nous, un grand nombre de citoyens paie un impôt sur le revenu, parfois lourd, qui réduit les inégalités. Chez nous, l'éducation, la santé, la sécurité, la justice sont accessibles à tous indépendamment de la situation et de la fortune. Les aléas de la vie, comme le chômage, peuvent être surmontés, grâce à l'effort partagé par tous. C'est pourquoi la France est, de toutes les nations, une des plus fraternelles et des plus égalitaires. C'est aussi une des plus libres, puisque chacun est protégé dans ses droits et dans sa liberté d'opinion, de conscience, de croyance ou de philosophie. Et chaque citoyen a le droit de choisir celles et ceux qui porteront sa voix dans la conduite du pays, dans la conception des lois, dans les grandes décisions à prendre. Chacun partage le destin des autres et chacun est appelé à décider du destin de tous : c'est tout cela, la nation française.  En outre, une grande démocratie comme la France doit être en mesure d'écouter plus souvent la voix de ses citoyens. Quelles évolutions souhaitez-vous pour rendre la participation citoyenne plus active, la démocratie plus participative ? Faut-il associer davantage et directement des citoyens non élus, par exemple tirés au sort, à la décision publique ? Faut-il accroître le recours aux référendums et qui doit en avoir l'initiative ? La citoyenneté, c'est aussi le fait de vivre ensemble. Notre pays a toujours su accueillir ceux qui ont fui les guerres, les persécutions et ont cherché refuge sur notre sol : c'est le devoir de l'asile, qui ne saurait être remis en cause. Notre communauté nationale s'est aussi toujours ouverte à ceux qui, nés ailleurs, ont fait le choix de la France, à la recherche d'un avenir meilleur : c'est comme cela qu'elle s'est aussi construite. Or, cette tradition est aujourd'hui bousculée par des tensions et des doutes liés à l'immigration et aux défaillances de notre système d'intégration. Comment ne pas éprouver la fierté d'être Français ? Je sais, bien sûr, que certains d'entre nous sont aujourd'hui insatisfaits ou en colère. Cette impatience, je la partage. La société que nous voulons est une société dans laquelle pour réussir on ne devrait pas avoir besoin de relations ou de fortune, mais d'effort et de travail. En France, mais aussi en Europe et dans le monde, non seulement une grande inquiétude, mais aussi un grand trouble ont gagné les esprits. Il nous faut y répondre par des idées claires. Mais il y a pour cela une condition : n'accepter aucune forme de violence. Afin que les espérances dominent les peurs, il est nécessaire et légitime que nous nous reposions ensemble les grandes questions de notre avenir. C'est pourquoi j'ai proposé et je lance aujourd'hui un grand débat national qui se déroulera jusqu'au 15 mars prochain. Depuis quelques semaines, de nombreux maires ont ouvert leurs mairies pour que vous puissiez y exprimer vos attentes. J'ai eu de nombreux retours que j'ai pu prendre en compte.  Je pense toujours que la lutte contre le chômage doit être notre grande priorité, et que l'emploi se crée avant tout dans les entreprises, qu'il faut donc leur donner les moyens de se développer. Je pense toujours qu'il faut rebâtir une école de la confiance, un système social rénové pour mieux protéger les Français et réduire les inégalités à la racine. Je pense toujours que l'épuisement des ressources naturelles et le dérèglement climatique nous obligent à repenser notre modèle de développement. Nous devons inventer un projet productif, social, éducatif, environnemental et européen nouveau, plus juste et plus efficace. Sur ces grandes orientations, ma détermination n'a pas changé. Mais je pense aussi que de ce débat peut sortir une clarification de notre projet national et européen, de nouvelles manières d'envisager l'avenir, de nouvelles idées. À ce débat, je souhaite que le plus grand nombre de Français, le plus grand nombre d'entre nous, puisse participer. Ce débat devra répondre à des questions essentielles qui ont émergé ces dernières semaines. Le premier sujet porte sur nos impôts, nos dépenses et l'action publique.  Le président a publié la lettre dans laquelle il dessine les contours du grand débat national. La voici en intégralité. Deux mois après le début du mouvement des gilets jaunes, la lettre aux Français d'Emmanuel Macron a été rendue publique par l'Elysée dimanche soir. Dans ce long texte, le président propose de baliser par une série de 35 questions le grand débat national qui doit s'ouvrir mardi 15 janvier. Tout en appelant "le plus grand nombre" à y participer, Emmanuel Macron prévient : ce grand débat n'est "ni une élection, ni un référendum". Il annonce également qu'il "rendra compte directement" de cette consultation, dans le mois qui suivra sa fin, prévue le 15 mars. Dans une période d'interrogations et d'incertitudes comme celle que nous traversons, nous devons nous rappeler qui nous sommes. La France n'est pas un pays comme les autres. Le sens des injustices y est plus vif qu'ailleurs. Comment mieux organiser notre pacte social ? Quels objectifs définir en priorité ? Le deuxième sujet sur lequel nous devons prendre des décisions, c'est l'organisation de l'Etat et des collectivités publiques. Les services publics ont un coût, mais ils sont vitaux : école, police, armée, hôpitaux, tribunaux sont indispensables à notre cohésion sociale. Y a-t-il trop d'échelons administratifs ou de niveaux de collectivités locales ? Faut-il renforcer la décentralisation et donner plus de pouvoir de décision et d'action au plus près des citoyens ? A quels niveaux et pour quels services ? Comment voudriez-vous que l'Etat soit organisé et comment peut-il améliorer son action ? Faut-il revoir le fonctionnement de l'administration et comment ? Comment l'Etat et les collectivités locales peuvent-ils s'améliorer pour mieux répondre aux défis de nos territoires les plus en difficulté et que proposez-vous ? La transition écologique est le troisième thème, essentiel à notre avenir. Je me suis engagé sur des objectifs de préservation de la biodiversité et de lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l'air. Aujourd'hui personne ne conteste l'impérieuse nécessité d'agir vite. Plus nous tardons à nous remettre en cause, plus ces transformations seront douloureuses.  Nous allons désormais entrer dans une phase plus ample et vous pourrez participer à des débats près de chez vous ou vous exprimer sur internet pour faire valoir vos propositions et vos idées. Dans l'Hexagone, outre-mer et auprès des Français résidant à l'étranger. Dans les assemblées parlementaires comme régionales ou départementales. Les maires auront un rôle essentiel car ils sont vos élus et donc l'intermédiaire légitime de l'expression des citoyens. Pour moi, il n'y a pas de questions interdites. Nous ne serons pas d'accord sur tout, c'est normal, c'est la démocratie. Mais au moins montrerons-nous que nous sommes un peuple qui n'a pas peur de parler, d'échanger, de débattre. Et peut-être découvrirons-nous que nous pouvons tomber d'accord, majoritairement, au-delà de nos préférences, plus souvent qu'on ne le croit. Je n'ai pas oublié que j'ai été élu sur un projet, sur de grandes orientations auxquelles je demeure fidèle. Je pense toujours qu'il faut rendre à la France sa prospérité pour qu'elle puisse être généreuse, car l'un va avec l'autre.

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